27/02/2022

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RE2020 : un tournant réglementaire et environnemental pour les nouvelles constructions d’espaces de travail

La France a activé un important levier de décarbonation en se dotant d’un cadre légal ambitieux pour les bâtiments neufs. Cette nouvelle réglementation, la RE2020, promet des espaces de travail à haute performance énergétique mais également plus agréables à vivre.

1 – Des enjeux environnementaux majeurs dans le secteur du bâtiment

En France, le secteur du bâtiment représente 44 % de la consommation d’énergie et près de 25 % des émissions de CO2. A eux seuls, les espaces tertiaires – comprenant notamment les bureaux et commerces – sont responsables de 15 % de la consommation d’énergie et 8 % des émissions de CO2 du pays. Ils se révèlent par ailleurs près de 30% plus énergivores au m2 que le parc de logements et, malgré plusieurs renforcements de la réglementation thermique, la consommation finale d’électricité y est en hausse de 2 % par an depuis 2000.

Les bâtiments de bureaux constituent donc un enjeu important des politiques de maîtrise de la consommation d’énergie et sont directement concernés par les nouvelles exigences environnementales portées par la RE2020.

2 – Quelles conséquences pour les constructions d’espaces tertiaires tels que les bureaux ?

La réglementation environnementale des nouvelles constructions de bâtiments (RE 2020) remplace la réglementation thermique 2012 (RT 2012) à partir du 1er janvier 2022 pour les bâtiments résidentiels et à partir du 1er juillet 2022 pour les bâtiments de bureaux. Les rénovations-extensions seront également concernées, quelles que soit leur surface, à partir du 1er janvier 2023.

C’est dans ce calendrier resserré que les professionnels du bâtiment doivent appréhender les différences majeures que comporte la RE2020 par rapport aux précédentes réglementations thermiques. Ces changements marquent en effet une rupture dans le secteur de la construction.

La réglementation thermique RT2012 cherchait certes déjà à rendre les bâtiments neufs beaucoup plus performants d’un point de vue énergétique en limitant la consommation d’énergie primaire à moins de 50 kWh/m2 par an et ce alors que la consommation moyenne annuelle du secteur tertiaire se situe 4 à 5 fois au-dessus de ce seuil, avec environ 230 kWh/m2.

Mais comme son nom l’indique, la RT2012 ne touche qu’au volet thermique du bâtiment. La RE2020 va plus loin en fixant non seulement des objectifs de consommation énergétique encore plus ambitieux (consommation d’énergie primaire nulle en lieu et place de la limitation à 50kWh/m2) mais surtout en intégrant d’autres préoccupations environnementales majeures à son cahier des charges.

Concrètement, la RE2020 établit 5 exigences de résultats. D’abord des objectifs renforcés et de nouvelles méthodes de calcul sur les indicateurs déjà introduits par la RT2012 : l’optimisation de la conception énergétique du bâti (indicateur Bbio), la limitation de la consommation d’énergie primaire avec, désormais, une prise en compte de la part d’énergie renouvelable (indicateurs Cep) et la limitation des situations d’inconfort en période estivale (indicateur Ticréf).

S’ajoutent deux nouveaux indicateurs : la limitation de l’impact sur le changement climatique associé à la consommation d’énergie sur 50 ans de durée de vie (indicateur Icénergie) et la limitation de l’impact des composants du bâtiment, du chantier jusqu’à leur fin de vie, sur le changement climatique (indicateur Icconstruction).

En ajoutant ces nouveaux indicateurs et en modifiant les seuils et méthodes de calcul des indicateurs déjà existants, la RE2020 va de fait :

  • Obliger les architectes et constructeurs à analyser le cycle de vie de la construction afin de prendre en compte l’ensemble de son impact carbone, de l’extraction des matières nécessaires à sa production et la fabrication des matériaux, sa construction, son exploitation, destruction ainsi que le traitement des déchets qui en découle.
  • Inciter à utiliser des matériaux biosourcés moins polluants comme le bois, la paille, le liège, le chanvre, la ouate de cellulose, le textile recyclé ou encore la laine de mouton.
  • Programmer l’abandon des systèmes de chauffage à énergie fossile dans les bâtiments neufs (ce qui entérine également leur disparition progressive dans les bâtiments existants).
  • Garantir des bâtiments plus agréables à vivre notamment en cas de fortes chaleurs
  • Inciter à l’utilisation de système de climatisation passive
  • Encourager l’innovation dans le secteur du bâtiment afin de relever les défis que posent l’objectif de la neutralité carbone à horizon 2050
  • Inciter les architectes et constructeurs à prendre de l’avance sur les réglementations futures via un label d’état allant au-delà des exigences fixées (sur le même principe que le label E+C- qui avait préfiguré la RE2020).

La fixation précise des valeurs seuils pour les bâtiments de bureaux sera dictée par décret seulement début 2022, d’où le décalage d’application de la RE2020 entre le tertiaire et le résidentiel.

Mais des textes très techniques fixent déjà les exigences de moyens que devront respecter les chantiers de bâtiments d’habitation ou de bureaux et donnent une idée des efforts et compétences nécessaires pour la bonne mise en application de la nouvelle réglementation. Notamment, les bureaux d’études thermiques et environnementales devront maintenir tout au long de la construction un dialogue entre les différentes parties prenantes afin de s’assurer que les éventuelles modifications du projet sur le chantier ne compromettent pas le respect de la RE2020.

3 – Quels bénéfices attendus pour les occupants des espaces de travail ?

  • De fortes économies d’énergie qui compenseront à terme les surcoûts de construction liés aux nouvelles normes ;
  • Un bien-être au travail supérieur pour les occupants (avec davantage de lumière naturelle, des matériaux plus esthétiques, un air intérieur de meilleure qualité, un confort thermique garanti en été et en hiver) ;
  • Une attractivité des lieux et une meilleure image de l’entreprise vis-à-vis de travailleurs partageant des préoccupations environnementales.

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